Ville médaillée de la Résistance

Le 9 février 1943, le général de Gaulle institue à Londres la Médaille de la Résistance qui viendra récompenser 18 collectivités territoriales, parmi lesquelles Plougasnou. 

La cérémonie de passation du drapeau national des communes médaillées de la Résistance s’est tenue à Plougasnou, le samedi 12 septembre 2020. Les 17 autres collectivités étaient invitées pour assister à ce moment solennel. Retour sur ces communes symboles de la France résistante. 

Les 18 communes médaillées de la Résistance

Caen (Calvados)

Médaille de la Résistance avec rosette, décret du 25 avril 1946.

Bien que très proche des plages du débarquement, Caen n’est pas libérée aussitôt ; la Libération est sanglante et particulièrement difficile pour les habitants de Caen qui subissent à la fois les répressions allemandes (70 à 80 résistants seront fusillés) et les bombardement alliés : la ville sera détruite aux trois quarts.

Plougasnou

Brest

Médaille de la Résistance,  décret du 31 mars 1947

Dans le Brest occupé, les actes de Résistance, d’abord
isolés, s’organisent rapidement au sein de mouvements d’action. Le port est occupé par trois croiseurs allemands dont les mouvements intéressent les résistants. Ces informations d’espionnage sont ensuite transmises à Londres. Brest sera aussi le théâtre d’exécutions (11 résistants seront fusillés) et de nombreuses déportations.

l’île de Sein

Médaille de la Résistance avec rosette, décret du 27 août 1946

Malgré l’isolement, les Sénans entendent l’Appel du 18 juin et s’engagent pour le rejoindre. 124 d’entre-eux quittent l’île, soit presque la totalité des hommes valides. Le plus jeune a 14 ans. L’Île de Sein est la commune la plus décorée de France pour les actes engagés durant la Seconde Guerre Mondiale. On raconte que le 5 juillet 1940, venant saluer les Forces Françaises Libres (FFL) réunies à Londres, le général de Gaulle se serait exclamé : “Mais l’île de Sein, c’est donc le quart de France !”.

Brest au lendemain des bombardements

Tavaux (Aisne)

Médaille de la Résistance, décret du 31 mars 1947

Au cours de l’été 1944, au moment de la Libération, Tavaux est l’objet de terribles représailles menées par les troupes allemandes. Le 30 août 1944, le village est presque entièrement détruit. 21 habitants sont sauvagement assassinés.

Oyonnax (Ain) 

Médaille de la Résistance, décret du 16 janvier 1947

Oyonnax est un bastion de la Résistance. Le 11 novembre 1943, les 250 membres de l’armée secrète défilent dans les rues. Une cérémonie complète, parfaitement organisée, se joue sous le nez des troupes allemandes. La population est enthousiaste. Cette manifestation sera même filmée et relatée le soir même à Londres et dans la presse clandestine.

Montceau-les-Mines (Saône et Loire)

Médaille de la Résistance, décret du 24 avril 1945

Montceau-les-Mines est un centre actif de sabotage et de renseignement. Les travailleurs de la mine, appelés “Les gueules noires” s’engagent aux côté des FFI et forment ainsi près d’un tiers des effectifs des combattants de la région. Le 6 septembre 1944, avec un groupe de parachutistes SAS (Special Air Service), ils obligent plus de 700 soldats allemands à déposer les armes.

Nantua (Ain)

Médaille de la Résistance, décret du 16 janvier 1947

Située à proximité immédiate de la frontière avec la Suisse et de la ligne de démarcation, Nantua est une ville stratégique. Dès 1943, les maquisards, rejoints par de nombreux réfractaires au STO  (Service du Travail Obligatoire), agissent pour libérer la France. En décembre 1943 une rafle s’achève sur la déportation de 150 prisonniers. Le 10 juillet 1944, l’armée allemande pille, exécute, torture. 

Meximieux (Ain)

Médaille de la Résistance, décret du 22 septembre 1945 

Le 1er septembre 1944, une contre-offensive allemande pousse 200 maquisards à venir en aide aux troupes américaines. Une quarantaine de FFI et une dizaine de soldats américains y laissent leur peau. 

Thônes (Haute-Savoie)

Médaille de la Résistance, décret du 15 octobre 1945

Après l’invasion de la zone sud en novembre 1942, les résistants sont pourchassés par les Italiens et les forces de Vichy. Ils se replient dans les montagnes.
Thônes est attaquée par la milice en février 1944. Début août, juste avant la librération du département par les  Force de la Rrésistance, les représailles exercées à Thônes font 12 morts et 24 blessés.

Lyon (Rhône)

Médaille de la Résistance avec rosette, décret du 20 novembre 1946

Dès 1941, Lyon voit naître des réseaux de résistants, sa taille et sa configuration permettent le développement de réseaux importants. Les arrestations se multiplient, les Allemands n’hésitent pas à assassiner les opposants ; les résistants qui sont faits prisonniers sont massacrés.

Terrou (Lot)

Médaille de la Résistance, décret du 22 septembre 1945

La Résistance est active à Terrou depuis 1942. Le 11 mai 1944, les soldats allemands pillent et détruisent le hameau voisin. Moins d’un mois plus tard, le 1er juin, les troupes allemandes reviennent ; elles ont la surprise de trouver un village désert : les habitants se sont réfugiés dans les bois. En représailles, l’armée allemande détruit complètement le village.

Caniac-du-Causse (Lot)

Médaille de la Résistance avec rosette, décret du 25 avril 1946

À partir de juillet 1942, Caniac-du-Causse héberge des Alsaciens et des Lorrains qui ont refusé d’être enrôlés dans l’armée allemande. En 1943, les bois alentours abritent les premiers maquis du Lot. Les résistants sont soutenus par les habitants de Caniac. Le 25 février 1944, les maquisards échappent à une attaque allemande. En représailles, de nombreux habitants seront arrêtés. 

La Chapelle-en-Vercors (Drôme)

Médaille de la Résistance, décret du 15 octobre 1945

Les maquisards cachés dans les alentours du  village sont aidés par les habitants qui leur apportent des vivres et des informations. En avril 1944, la Milice procède à de violentes arrestations, le village est incendié, on retrouve dans la cour de l’école les corps de 16 otages et 32 habitants.

Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère)

Médaille de la Résistance, décret du 15 octobre 1945

Le 6 juin 1944, les maquisards hissent un gigantesque drapeau tricolore visible jusqu’à Grenoble. Devant cette provocation, 400 soldats allemands attaquent le maquis le 13 juin et exercent de terribles représailles : ils incendient le village, pillent, exécutent les blessés.

Marsoulas (Haute-Garonne)

Médaille de la Résistance, décret du 31 mars 1947

28 hommes, femmes et enfants dont un bébé sont assassinés à Marsoulas en représailles de l’aide apportée aux maquisards. Un tiers de la population est assassinée en moins d’une heure. 


Création d’un parcours de la mémoire à Plougasnou

Avec le soutien d’un groupe de bénévoles, la municipalité a mis en place un parcours mémoriel matérialisé par des panneaux, pour que chaque passant découvre l’histoire de la Résistance à Plougasnou.

Les communes médaillées de la Résistance se doivent d’« assurer la pérennité du message de la Résistance française incarné par le général de Gaulle et ses compagnons et à entretenir entre les collectivités des liens particuliers d’amitié et de fraternité combattante ».  À ce titre, la municipalité de Plougasnou a souhaité réaliser un parcours mémoriel. Ce parcours de découverte vise à apporter de la lumière sur les événements de Plougasnou pendant la seconde guerre mondiale tout en permettant d’en laisser une trace durable.

Ainsi, une vingtaine de panneaux ont été installés sur la commune, sur les lieux emblématiques de cette période. 

Ils honorent la mémoire des marins qui prirent la mer dès 1940 pour aller rejoindre le général de Gaulle en Angleterre (panneaux du Diben et de Térénez), celle des résistants qui payèrent de leur vie pour avoir combattu pour leur liberté (pointe de Ruffélic et manoir de Pontplaincoat), celle encore de ceux qui furent déportés dans les camps nazis (panneaux du bourg) en répression de leurs actes d’opposition à l’ennemi.

À Saint-Samson, les panneaux expliquent les différentes fortifications militaires construites par les troupes allemandes sur le site. Le contenu de ces panneaux n’est pas exhaustif, il pourra être complété dans le temps.

Pays d’art et d’histoire

Plougasnou appartient au Pays d’art et d’histoire – Pays de Morlaix. Les documents réalisés pour le chemin mémoriel portent fièrement les couleurs de la charte des Villes et Pays d’art et d’histoire et viennent s’ajouter à une collection d’ouvrages dont l’objectif est de faire connaître et valoriser le patrimoine dans une logique territoriale. 


La cérémonie de passation du drapeau

Cette cérémonie à Plougasnou correspondait à ce qui est devenu une tradition pour les collectivités médaillées de la Résistance française : le passage de témoin d’une ville à l’autre, qui a lieu chaque année. En 2020, c’était donc au tour de Plougasnou, qui en reçoit la charge de la part de la ville d’Oyonnax.   


Deux livrets à découvrir

Découvrir les deux documents d’accompagnement, le premier imaginé pour les 8-12 ans, le second pour les jeunes adultes et adultes.