L’église Saint Pierre de Plougasnou
La façade sud de l’église offre un aspect monumental, avec son haut et robuste clocher de granit, étayé de solides contreforts pour résister aux grands vents qui soufflent de la mer toute proche. On peut remarquer ses pignons de fenêtre ornementés, son joli porche Renaissance, son porche latéral surmonté d’un clocheton et accosté de deux contreforts surmontés de clochetons semblables et muni de loges à statues. La date de 1616 se lit sur celui de gauche. Au milieu du fronton se voit, dans une niche renaissance, une statue de saint Pierre, patron de la paroisse et de l’église.
La porte intérieure est décorée de deux jolies colonnes cannelées soutenant un fronton triangulaire au milieu duquel émerge à mi-corps le buste d’un personnage portant fraise et bonnet à bords retroussés. Au dessus, dans une petite niche se trouve une pietà en pierre.
Le portail situé au bas du clocher est surmonté d’un écusson entouré du collier de Saint-Michel et de deux autres plus petits. Le porche est voûté en pierre avec une clef feuillagée et une corniche. Deux jolies colonnes à fût renflé et à chapiteaux de style corinthien encadrent la porte en soutenant un fronton triangulaire. Le porche porte à l’intérieur le nom de l’architecte du clocher : Maître Jean Taillanter, le 8 octobre 1582.
Depuis le porche latéral jusqu’au fond de l’église : trois arcades romanes du XIe siècle, séparant le bas-côté de la nef, c’est la partie la plus ancienne de l’église. Le retable du maître-autel provient de l’église de Saint-Matthieu de Morlaix (1713). C’est une œuvre de la Renaissance, formée de trois tourelles ajourées. Le chœur de l’église doit remonter au XVe siècle. Le bas-côté gauche a été refait dans la deuxième moitié du XIXe et ne contient plus qu’un autel, celui du rosaire, exécuté en 1667 et 1668.
On a déplacé la chapelle du Sacre au nouveau cimetière dans les toutes dernières années du XIXe. Construite à la fin du XVIe siècle dans le cimetière paroissial, elle servait de reposoir au Saint-Sacrement lors des processions.
L’Oratoire de Notre-Dame de Lorette
L’Oratoire de Notre-Dame de Lorette est situé le long du chemin reliant le bourg de Plougasnou à celui de Saint-Jean du Doigt.
Cet oratoire fut bâti en 1611 par Jeanne de Keredan, dame douairière de Kerestan, en l’honneur de Dieu et de Notre Dame de Loreto. Autrefois, les jeunes filles offraient leurs cheveux à Notre-Dame de Lorette pour obtenir la grâce de trouver de bons maris.
À l’époque de sa construction, situé en plein champ, sur le haut du coteau Sud de la rivière de Saint-Jean du Doigt, il était visible de loin. Ce petit édifice de 3,15 m sur 4,20 m a été édifié sur un plan rectangulaire axé rigoureusement Est-Ouest. Sa hauteur est de 5 mètres environ. Il est construit en pierres de granite appareillées de la base au sommet.
L’une de ses particularités est d’être couvert par une voûte en pierre dont la forme ressemble à celle des tombeaux lyciens.
Les quatre façades du bâtiment sont remarquables et ont été conçues et édifiées pour mettre en valeur l’entablement et la frise avec ses inscriptions lisibles à partir des piédroits Ouest.
- Façade Ouest : Ouverte par un arc en plein cintre dont la clé supporte une tête sculptée, surmontée d’un antéfixe.
- Façade Sud : Deux statues, une caryatide et un telamon, encadrent une ouverture axiale rectangulaire. Elles reposent sur le soubassement de l’édifice et supportent l’entablement. A droite de la caryatide, un trumeau plein est orné de l’écusson portant les armoiries qui seraient celles des Le Floc’h de Kerbasquiou et des Tromelin du Merdy.
- Façade Est : C’est un mur qui monte de fond, du sol jusqu’à la clé de voûte. Il sert de support depuis le dessus de l’entablement aux différentes assises des pierres des voûtes Nord et Sud. Il est ajouré d’une partie ovale qui est le motif principal de décoration de ce mur. A noter une saillie de 5 cm sur le mur du parement de l’entablement Sud, qui porte le nom de Loreto.
- Façade Nord : Elle est similaire à la façade Sud et les supports de l’entablement sont des piles sans ornement. La frise est dépourvue d’inscriptions.